Couvent des ursulines, puis collège et lycée Saint
Les deux grands corps de logis dont un en équerre construits par les Ursulines forment un plan en U. La première chapelle est située au sud-est du cloître, sa façade s'ouvre sur la rue Thiers et au-delà sur le port. Les bâtiments de classes, la boulangerie, la pharmacie sont du côté nord et longent la rue de l'Unité.Complétés par les Jésuites, les bâtiments se développent autour d'un cloître à arcades en plein cintre. Deux ailes prolongent le quadrilatère vers le sud, formant une seconde cour fermée par la chapelle. Aux étages, les salles de classe et dortoirs se distribuent de part et d'autre d'un couloir central.Les deux cours de récréation, situées à l'ouest et séparées par des grilles, sont bordées de chaque côté par deux ailes symétriques, bien que de largeur différente, en maçonnerie enduite, en pierre et brique, couvertes en zinc et ouvertes sur la cour. Elles sont divisées en trois parties, dont les façades sur cour sont alternativement pleine ou vide. L´aile nord s´ouvre sur une galerie à arcades en plein cintre, supportées par de puissantes colonnes en granite blond qui distribuent les anciennes toilettes. A l'extrémité ouest, d´autres arcades supportées par des colonnes identiques surmontées de médaillons en stuc ouvrent directement sur les espaces de préaux. Les façades des parties centrales (théâtre au sud, douches au nord) étaient à l´origine rehaussées et percées de chaque côté de la porte d´entrée de trois fenêtres hautes (en triplette). Dans le théâtre, ces fenêtres éclairaient des galeries latérales supportées par de fines colonnes en fonte baguées à chapiteaux corinthiens. Des escaliers en bois permettent d´y accéder. Une tribune aménagée dans le fond de la salle permet également de suivre les représentations.Au sud, le manoir du Pouldu de plan massé à un étage carré est formé de deux pièce superposées.Couvent fondé en 1627 par une communauté d'ursulines, originaires de Tréguier. Elles font l'acquisition en 1628 de divers immeubles donnant sur les rues Thiers et de l'Unité. Dubuisson-Aubenay les cite en 1636 comme "petitement logées". Selon Thomas-Lacroix, c'est en 1646-1647 qu'elles commencent un bâtiment se trouvant à l'est du cloître. Selon Alfred Lallemand, la première pierre est posée en 1664. En 1667, on rajoute une aile au nord avec un retour de trente pieds à l'ouest. Le mur d'enclos du couvent est réalisé de 1665 à 1667 : le portail d'entrée rue de l'Unité, porte la date de 1672. En avril 1672, elles consentent sur leur terrain près de la clôture rue de l'Unité, à la construction pour Catherine de Francheville d'une maison de Retraite pour les femmes. Ce bâtiment réalisé par le père Daran, jésuite, deviendra deux ans plus tard leur propriété. Dédiée à la Sainte Famille, la chapelle est commencée en 1688 et est terminée en 1690. Selon Pierre Thomas-Lacroix, c'est en 1660 qu'elles achètent à Isaac de Rohan l'hôtel ou manoir du Pouldu. Cet hôtel est situé au sud de la grande chapelle néogothique, en bordure de l'étang. Cet hôtel sera vendu à la Révolution au sieur Malherbe puis au sieur Beluze qui y installera une fonderie de métaux, avant de devenir la propriété des jésuites.A la Révolution, les biens des Ursulines sont vendus au sieur Mocquart, exception faite de la sacristie et de la chapelle qui deviennent jusqu'en 1802 le siège d'une bourse de commerce. Après cette date et jusqu'à l'arrivée des jésuites en 1850, elle devient la propriété de l'évêque qui y nomme un chapelain. Après l'ouverture du collège en octobre 1850, le père Pillon, premier recteur, s’emploie à l’agrandissement des bâtiments existants et aux acquisitions de terrains nécessaires à l’implantation de dépendances liées au théâtre et aux activités sportives. Il confie l’élaboration des plans à l’architecte départemental et diocésain Marius Charier et au père Matthieu Lauras chargé des questions matérielles. Les premiers travaux sont consacrés à l'agrandissement des anciens bâtiments conventuels. Formant un plan en U d'après le cadastre de 1844, ils correspondent à 2 grands corps de logis dont un en équerre ; l'extension consistera à augmenter le dispositif existant par un autre corps en équerre pour former un quadrilatère se développant autour d'un cloître à arcades en plein cintre. De ce programme date l’élévation de la façade aux cent fenêtres sur les cours de récréation vers l’ouest par l'entreprise Buré et Crosnier de Brest. Ce nouveau quadrilatère est par la suite prolongé par deux petites ailes supplémentaires qui rejoignent la nouvelle chapelle construite dans les années 1870 par le révérend père Tournesac, architecte. Cette seconde extension qui remplace de petits jardins dits jardin du chapelain, de la sacristie et de l'abbé du Fossé (dont un est muré) forme ainsi une seconde cour intérieure dite cour des externes.A l'ouest du quadrilatère sont construits, conformément aux méthodes d'éducation des jésuites, des bâtiments de sport et de spectacles par l´architecte vannetais Marius Charrier. Ces deux bâtiments de style toscan de la Renaissance sont aménagés en ailes symétriques et comprennent aussi des salles de bains et des fontaines. Ils bordent les deux cours de récréation séparées par des grilles et remplacent une partie du grand jardin des ursulines. La particularité de cet ensemble est révélée par l'utilisation, pour le bâtiment le plus large qui forme l'aile sud du préau et du théâtre, d'un système de charpente mixte bois et métal dit à "ferme Polonceau" du nom de son inventeur, Jean-Barthélémy Camille Polonceau (1813-1859).En 1857, on confie également à Marius Charier l'aménagement de la petite chapelle de la Congrégation, de style ogival flamboyant dans l'aile sud du nouveau quadrilatère.La construction de la nouvelle chapelle en 1870 rend caduque l'utilisation de la chapelle des Ursulines qui, au début des années 1890, est divisée par le plancher pour être transformée en bibliothèque et salle d'étude.Le mobilier de la nouvelle chapelle (confessionnaux en 1872 et différents autels en 1873) est réalisé par l'entreprise Fr. Daoulas de Quimper spécialisée dans le mobilier religieux. Les chapiteaux et les clefs de voute de la grande chapelle en 1872 sont réalisés par Alphonse Buré de Tours. Le meuble de la sacristie et le buffet d'orgues ont été dessinés par le père Tournesac.En 1949, un incendie détruit la plupart des bâtiments des soeurs autour du cloître, exception faite de leur chapelle. La reconstruction est due à l'architecte Guy Caubert de Clery. Sont cependant conservées l'aile sud de Charier et une partie de l'aile ouest.Dans les années 1980, la maison de la Retraite des femmes construite pour Catherine de Francheville est démolie pour faire place à un immeuble de logements.
Auteur(s) du descriptif : Lainé Claire ; Toscer Catherine ; Auger Jean-Christophe
Par : L'inventaire du patrimoine