Postes d'aiguillage de la gare de Rennes
Un poste d’aiguillage est un bâtiment technique présentant une architecture sobre et souvent économique. D'importantes surfaces vitrée caractérise le bâtiment et permet d'offrir une bonne visibilité sur la zone dont il a la charge et parfois l’observation directe des appareils de voie lorsque c'est nécessaire.Les postes d’aiguillages construits dans les années 1930 puis par la SNCF (à partir de 1938) correspondent tout particulièrement à cette définition. Les postes d'aiguillages sont construits en béton enduit et présentent souvent de grandes baies vitrées occupant trois faces de la cabine de l’aiguilleur, voire quatre. Une mince visière en béton armé dissimule une toiture terrasse ou parfois avec une légère pente. Selon l’importance de la zone contrôlée, la cabine de l’aiguilleur peut t’être à « fleur de sol » ou surélevée. La cabine est alors accessible par un escalier intérieur ou extérieur. Alors, le soubassement, éclairé par d’étroites fenêtres, abrite les départs des transmissions, les relais et l’alimentation électrique. Dans les postes bas, ils se situent à l’intérieur de la cabine de l’aiguilleur ou dans une salle à côté. Sur chaque poste est inscrit en capitale le nom de la ville où se trouve la gare ; "RENNES", ainsi que le nom du poste lorsqu'il est associé à un nombre ou une lettre : "Poste E"; "Poste A", "Poste 2", "Poste D".Le poste A et 2 forment un seul bâtiment en béton avec un enduit blanc couvert par une toiture terrasse. Il s'élève sur trois niveaux, le dernier est occupé par les deux cabines d'aiguilleur celle du poste A (au nord) et du poste 2 (au sud). Un escalier intérieur dessert le bâtiment, il se trouve entre les deux cabines. Ces cabines sont vitrées sur quatre faces.Le bâtiment ou se trouve le poste E se compose d'un réfectoire et du poste d'aiguillage. La cabine de l'aiguilleur se trouve au premier étage accessible depuis un escalier à l'intérieur du bâtiment. La cabine est vitrée sur trois faces surmonté d’une visière en béton.Le poste central est un bâtiment en béton enduit qui s'élève sur trois niveaux. Il est initialement couvert par un toit terrasse. Une visière vient couronner la cabine de l'aiguilleur. Cette cabine est vitrée sur trois faces, la face principale présente une légère avancée vitrée. Le bâtiment est desservie par un escalier intérieur et un escalier extérieur en métal.Le poste D s’élève sur deux niveaux, le deuxième est occupée par la cabine de l'aiguilleur. Le bâtiment en brique est couvert par un toit à deux pans. Trois faces du bâtiment sont vitrées. Un escalier métallique à l'extérieur permet d'accéder à l'étage. Ce poste a été détruit en 2014 dans le dLes postes central, 2, A et E présentent de grandes similitudes dans leur composition architecturale. La zone qu'ils couvrent ainsi que les équipements qui les occupent déterminent en grande partie la forme architecturale du bâtiment.Dans la décennie 1880, quatre postes de type Vignier sont installés, abrités par des bâtiments de petite taille (5 m de long pour 2,20 m de large et une hauteur de 3,2 m) à ossature en métal avec un remplissage en briques et un soubassement en pierre : les postes n°1, n°2, n°3 et n°4 (dès 1887) servent les voies principales, d’autres postes étant affectés aux triages. Ces postes ont été modernisés par la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest en 1894, il est possible qu’ils aient connu d’autres modifications par la suite. Une étude de 1920 sur les anciens postes 2 et D fait mention d’une dizaine de poste d’aiguillage en gare de Rennes (les postes A, B, C, D, E, F, le poste de Baud et les postes 1, 2 et 4). Le nombre de poste varie en fonction de l’exploitation ferroviaire mais aussi du développement du rayon d’action des postes d’aiguillage.Pendant les années 1930 la gare fait l’objet de travaux de modernisation, entraînant notamment la construction de nouveaux postes d’aiguillage. Quatre postes (les bâtiments) sont alors construits : - le poste A et le poste 2 de 1932 à 1934 ; - le poste 1 en 1934 ; - le poste D en 1937 ;- le poste central en 1939.Ainsi, le poste A et l’actuel poste 2 sont construits en 1932-1934 à l’extrémité du triage de Saint-Hélier. À l’intérieur du poste A, outre le poste à commande automatique, est conservé un poste à billes de Robert Levi (1895-1981) datant de 1936. Ce poste était utilisé tout particulièrement pour le triage. Il fonctionne grâce à des billes en mouvement, selon l’itinéraire voulu elles actionnent la commande des aiguilles et signaux par contact. Le poste 2 quant à lui est encore équipé d’un poste électromécanique de type Saxby datant de 1964.En 1937, le bâtiment du poste D est construit à l’extrémité ouest du faisceau de Saint-Hélier. Le poste installé en 1943 comprenait 52 leviers individuels de type Saxby-État. Il a été détruit et démonté en partie en 2014.Le bâtiment de l’ancien poste 1, aujourd’hui poste E, a été construit en 1934. À partir de 1958 et jusqu’en 2015, le bâtiment était muni d’un poste MU45 de 60 leviers et des leviers d’aiguilles libres à transmissions funiculaires et rigides. Aujourd’hui, il reste seulement les leviers d’aiguilles libres à transmissions funiculaires et rigides, le poste MU45 a été remplacé par un poste à manettes de voies libres (PMVL).En 1961, un voie est prolongée jusqu’à l’usine Citroën sur le site de La Janais à Chartres-de-Bretagne. Un poste est construit pour gérer la circulation des convois sortant et arrivant à l’usine. Ce poste est aujourd’hui encore en fonctionnement mais va probablement être désaffecté dans les années à venir.Les postes d'aiguillages se trouvent dans l’emprise ferroviaire de la gare. Ils se situent en bord de voie ou en plein milieu des voies, proches de la gare ou des lieux de triage (Saint-Hélier, Plaine de Baud). Seul le poste de la Janais est en dehors de l'emprise ferroviaire et se trouve près de l'usine Citroën à Saint-Jacques-de-la-Lande.
Auteur(s) du descriptif : Bredoux Bérangère
Par : L'inventaire du patrimoine