Moulin à farine, Cochelin (Locoal-Mendon)
Le moulin à farine de Cochelin est implanté en fond de vallée, il fonctionne grâce à un système de bassin de retenue qui faisait trois hectares à l'origine, alimenté par l'étang du Cranic en Brec'h. Le moulin est construit sur une rive, adossé au pied d'une digue qui sert également de chaussée, construite en terre afin de barrer le fond de vallée et générer la retenue d'eau. Le canal d'amenée souterrain conduit l'eau qui se déverse en une chute de quelques mètres de haut sur trois roues à augets dit "par-dessus" dont une seule existe encore. La digue est munie d'un vannage de décharge ou déversoir.Les bâtiments du moulin sont disposés selon un plan en L : dans le moulin proprement dit, un jeu de quatre meules est placé à un bout sur un fort bâti de bois surélevé par rapport au sol de la pièce ; sous ce bâti, dans la fosse, prend place le système de transmission de la force motrice, au niveau des entrées des arbres de transmission des roues. Ainsi, deux meules travaillaient avec la roue à augets, les deux autres meules travaillant avec les deux autres petites roues, aujourd'hui disparues. L'autre bout du moulin servait d'étable, une cloison de planche sépare toujours les deux unités. Une écurie et une soue à cochons sont édifiées dans le prolongement à l'ouest. Le logement du meunier est indépendant du lieu de production, construit en retour d'équerre sur le moulin avec lequel il communique par une grande porte. Le plafond est en barrasseaux de châtaignier hourdis de terre glaise, de paille et de foin. Un nouveau logis à étage, de type ternaire, est construit à quelques mètres au sud-ouest de cet ensemble.Le moulin à eau de Cochelin dépendait du manoir éponyme aujourd'hui disparu dont la seigneurie appartenait vers 1250 à Catherine de la Saussaie. Le moulin à vent qui lui était associé, situé sur la colline de Kérianec, a également disparu. Morte sans héritiers, tous les biens de Catherine de la Saussaie reviennent, de fait, au duc de Bretagne. En 1399, Jean IV fait donation aux Pères Chartreux du fief de Coëtgellin. Au 16e siècle, le moulin possède trois roues et quatre jeux de meules. Les Chartreux baillent à des meuniers les moulins à eau et à vent avec leur tenue. En 1683, un incendie détruit en partie le moulin et la maison du meunier qui restera à l'abandon jusqu'en 1711. Il sera reconstruit sur les anciennes fondations. Les moulins sont vendus en 1795, lors de la vente des biens nationaux. A partir de 1810, ils appartiennent aux Kermorvan, famille de meuniers venue du Finistère et dont l'activité cesse en 1939. A cette date, tous les mécanismes sont démontés et vendus. La base du moulin à eau date probablement du 16 ou du 17e siècle. Celui-ci est surélevé au 19e siècle puis à nouveau remanié au 20e siècle. Le logement du meunier construit en retour d'équerre date du début du 19e siècle. Un nouveau logis de meunier est construit au sud-ouest, à proximité immédiate, au début du 20e siècle. Avant la construction de la route départementale qui sépare le bassin de retenue en deux, la route ancienne de Locoal-Mendon à Auray passait sur la chaussée du moulin, le long du bassin. Actuellement seule la partie du bassin de retenue située à droite de la route départementale a été remise en eau. Parmi les nombreux travaux de restauration réalisés il y a une dizaine d'années, la propriétaire actuelle a reconstitué le mécanisme du moulin, refait à l'identique le plafond du logis hourdis à quenouille et remis en eau une partie de l'étang située sur le côté droit de la route.
Auteur(s) du descriptif : Toscer Catherine ; Tanguy Judith
Par : L'inventaire du patrimoine