Maison, 14 rue Saint-Salomon (Vannes)
Ensemble formé d'un logis à pignon sur rue et de plusieurs corps de bâtiments construits en succession sur une parcelle étroite initialement traversante et comprenant une petite cour latérale postérieure. Le logis sur rue à plan double en profondeur montre une façade en pan de bois, en encorbellement et une mise en oeuvre en maçonnerie sur les trois autres côtés. Les encadrements des ouvertures de la façade postérieure sont chanfreinées avec arc de décharge pour celle du premier étage.Le premier corps postérieur sous appentis est en pan de bois en encorbellement sous aisselier. Ce dernier est prolongé par un autre corps en moellon de granite également sous appentis. Le logis sur rue comprend 2 étages carrés construits sur un soubassement de pierre et surmontés d'un étage de comble, en retrait par rapport aux autres étages en encorbellement. La charpente de façade en pan de bois a conservé des menues croisées à chaque étage et se distingue par l'entretoise de l'encorbellement du premier étage qui arrive au ras des têtes de solives. La sablière basse et les entretoises comportent deux filets encadrant un cavet. Présence d'un sous-sol en terre-battue avec consoles en pierre supportant le plafond. Le sous-sol est agrémenté de deux contreforts mur sud. L'étage de comble du logis sur rue comprend une salle haute sous charpente agrémentée d'une cheminée mur nord. Un des entraits de la charpente a conservé le vestige d'un blason peint.Maison à pignon sur rue ancienne mentionnée dans le rentier du domaine ducal de 1455-1458 parmi un ensemble de 4 maisons et dans la réformation de 1677 avec une écurie comme appartenant à Guillaume et Catherine Lechet. Les corps postérieurs témoignent des époques successives de construction : le corps sur rue étant le corps d'origine construit d'après ses caractéristiques architecturales au 15e siècle, prolongé par des corps postérieurs mitoyens pouvant remonter au 18e siècle. Le dernier ouvre impasse de la Psalette. A part les deux premiers corps postérieurs, les autres restent sans lien physique. Le rentier de 1455 mentionne le passage de la rue Aux Asnes au derrière de la maison.L'existence d'une salle haute sous une charpente très soignée avec une cheminée mur pignon nord et le vestige d'un blason autrefois peint confirment l'ancienneté de cette maison. En 1844, les matrices cadastrales indiquent les demoiselles Simon, marchandes, comme propriétaires de l'édifice. Elles demandent au maire en 1838 l'autorisation de reconstruire leur façade sur rue jusqu'au 1er étage. Cette reconstruction qui est rendue possible par arrêté du 3 juin 1838 (cf ce document en annexes) explique les reprises de la façade visibles encore en sous-sol, la façade du rez-de-chaussée ayant été depuis transformée. Les deux contreforts visibles en sous-sol montrent que des travaux ont bien été réalisés. Les demoiselles Simon étaient autorisées de suivre d'après le plan officiel (de 1840 vraisemblablement) un alignement en avancée sur l'alignement actuel de façon à mettre en aplomb la façade du rez-de-chaussée sous celle du premier étage. Par la suite ou en même temps, les poteaux de la façade sur rue ont été déplacés pour la mise en place de grandes fenêtres. L'étage de comble du pignon en retrait laisse supposer un pignon à ferme débordante. On peut encore distinguer sous l'avancée du toit la trace des fixations. Malgré les transformations, la façade primitive se lit encore facilement.
Auteur(s) du descriptif : Lainé Claire ; Toscer Catherine ; Mauvais Marion ; Danielo Julien
Par : L'inventaire du patrimoine